L’optimisme prenant le dessus, il m’aurait plu de vous souhaiter une année 2025 à la hauteur des attentes et des désirs de chacun. Sera-t-elle bonne ? Ce serait une question à poser au sphinx dépositaire d’énigmes et de mystère. Sera-t-elle meilleure que la précédente ? Faudrait-il encore que le monde s’extirpe de la déraison généralisée qui embrase les nations mettant à mal toute diplomatie. Rien ni personne ne semble porter un coup d’arrêt à cette violence destructrice des guerres. Incapacité, manque de moyens, crainte de l’ingérence, peur d’encourir des sanctions en clamant son désaccord ? Les protestations sont timides et à peine audibles venant d’institutions engagées en faveur de la paix et phares des destinées de l’humanité. La loi du plus fort s’est installée au même titre que l’intolérance et la négation de l’être humain. Cela ressemble à un retour à la barbarie, l’important consistant à faire démonstration d’un pouvoir où le territoire est au centre des luttes et des conflits. La civilisation a pourtant doté les sociétés d’un capital incontesté de principes moraux, établissant les règles du vivre ensemble. Occident et orient, sans différence aucune, contagion transmise, ont allumé des aires d’agression d’où le calme est impossible à programmer.
Le mal-être s’observe collectivement et individuellement. La tranche la plus jeune des populations s’enfonce dans la délinquance, flairant une manne conséquente et immédiate. Vivre dangereusement rappelle l’époque du grand banditisme sans respect des codes et des lois. Le lien peut être établi entre désillusion sociale, perte d’espoir d’avenir et valeur de la vie. Les villes deviennent des espaces d’affrontement que les représentant de l’ordre ont du mal à contrôler. Provoquer, franchir les limites de l’interdit deviennent des postures de bravoure qui rassurent l’ego. A plus petite échelle, la recherche de sensation forte et de dépassement de soi, endeuillent les familles. La route participe à la surestimation des capacités à dominer une vitesse en relation avec le sentiment de toute-puissance. Outre la baisse de perception du danger due aux substances psychoactives, la sensation de puissance totale, comble le vide de n’être rien ou de n’avoir rien. Le social doit être mis au banc des accusés. Les adultes ne sont pas en reste.
2025 s’ouvre sur un embarras de gouvernance politique. Les changements de premier ministre ressemblent à un jeu de chaise musicale. A peine assises, les équipes vite nommées, s’en repartent. On ne sait plus qui fait quoi. Le ministre de l’Outre-Mer aura à régler en première instance la complexité de la vie chère. Le reste viendra après. Le sentiment d’une France ingouvernable ne rassure pas les plus optimistes. La Guadeloupe à l’instar des années précédentes, reste engluée dans les problèmes de chlordécone, (des œufs contaminés), de sargasses pestilentielles, de manque d’eau et de pollution des lieux de baignade. Une stagnation qui procède d’une impuissance à gérer les invariants. La perspective d’un changement n’est donnée par aucune information, les propositions d’une amélioration non plus. Seules les données du centre hospitalier universitaire en construction aux Abymes, avisent la population du retard des travaux. La fin du chantier était prévue pour 2022, avec une mise en service en 2023. Le prévisionnel de livraison est depuis passé à mars puis à septembre 2024. Quand il sera terminé, quelque soit l’année, il sera le plus bel édifice de santé de la Caraïbe. Une fierté pour le pays.
Bonne année, bonne santé, sont des mots d’une grande sincérité. Prenez soin de vous ; d’autres ont trouvé la formule pour survivre et emprunter les chemins de résistance. Les Guadeloupéens sont leurs héritiers.
Fait à Saint-Claude le 30 décembre 2024
