Femmes guadeloupéennes et leur rayonnement dans le monde

La Guadeloupe fait-elle partie du monde dans les imaginaires créoles ? Je dis bien les imaginaires et non l’imaginaire. L’imaginaire s’organise en fonction de la prégnance culturelle, c’est-à-dire des attitudes et des modes de pensée transmis.

Quelle est la représentation du monde pour la plupart des caribéens ? La parole évoque un ailleurs, hors des limites imposées par la mer/océan, de grands espaces où circuler sans crainte des jugements des regards permanents, lieu où il fait de moins en moins bon vivre mais où la réussite se teinte d’une certaine fierté et d’une reconnaissance sans faille.

La recherche doit tenir compte du plus grand nombre, alors le monde que je prendrai comme donnée première se cantonnera à la France hexagonale, de migration plus ancienne que le Canada ou les Etats-Unis. Il faudra un peu plus de temps aux méandres de l’inconscient, d’admettre que le monde se compose de la Caraïbe aussi puisque la globalisation mondialiste l’y inclus. Ici nous sommes guadeloupéens, français et européen. Mais qui s’en soucie ? Quelle en est l’utilité ? C’est un autre débat.

A examiner le mot rayonnement, s’impose la vision d’un astre lumineux, irradiant sa puissance, difficile à fixer sans protection des yeux. Peut-on le contempler sans risques ? Le risque est dans le choix, mon choix, qui peut-être arbitraire. Si j’ai fait entrer dans ma pièce d’écriture ces huit femmes, c’est qu’elles sont les plus représentatives d’une réussite dont on mesure à peine la portée aujourd’hui.

Au commencement était :

Gerty ARCHIMEDE

Née en 1922. Elle est la première femme inscrite au barreau de la Guadeloupe en 1939, la seconde première femme députée de 1946 à 1951. En 1953, elle est adjointe au maire de Basse-Terre à qui elle succède en 1956. Le parti communiste français la désigne pour de nombreuses conférences à travers le monde. N’oublions pas que la politique était un domaine réservé exclusivement aux hommes et son intégration n’a pas du être facile. Tenant compte des difficultés des femmes, elle crée l’union des femmes françaises pour obtenir l’application de la sécurité sociale et du droit à la retraite pour elles. La population par petites touches, a ramené à la mémoire cette battante d’un temps d’avant et des hommages ne lui sont rendus qu’en 2002-Sa statue en bronze est érigée à l’entrée du Boulevard à Basse-Terre, face au tribunal, un livre posé sur les genoux, symbole de l’apprentissage et du savoir.

  • 206-Inauguration d’une rue portant son nom dans le 13ème arrondissement de Paris.
  • 2007-Ségolène Royal lors de sa campagne électorale lui rend hommage.
  • 2011-Un amphi de l’Université des Antilles lui est dédié.
  • 2012-Création d’un musée Gerty Archimède, rue Maurice Marie-Claire à Basse-Terre, son ancien lieu d’habitation, appelé aussi la Maison des Illustres.

Pionnière, elle l’a été, ouvrant la voie aux droits des femmes dont certains fustigeaient celles qui allaient voter, leur conseillant de rester dans leur cuisine à nourrir les familles, ici et ailleurs. Un document sonore de la radio en France hexagonale en est un témoignage archivé.

Lucette Michaux-Chevry

Née en 1929, avocate, Présidente du conseil général de 1982 à 1985, députée de 1988 à 1993, secrétaire d’Etat à la francophonie de 1986 à 1988, ministre déléguée des Affaires étrangères chargée de l’action humanitaire et des droits de l’homme de 1993 à 1995, Présidente de la Région de 1992 à 2004, sénatrice de 1995 à 2011.

Au sénat elle est membre de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, membre du groupe français de l’Union interparlementaire (UMP), membre du comité directeur du Fonds pour l’emploi dans les départements d’Outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon (FEDOM). Elle ne se représente pas en 2011.

Elle a été conseillère du Président de la république Jacques Chirac, membre du conseil économique et social, membre du bureau politique RPR, Présidente d’Objectif Guadeloupe, puis Présidente d’honneur en 2005.

Maire de Basse-Terre à deux reprises, elle laisse la mairie à sa fille en 2014.

Elle est Présidente de la communauté des communes d’agglomération du Sud Basse-Terre depuis 2012.

Une personnalité forte que les familles citent comme n’ayant jamais négligé la Guadeloupe malgré ses nombreuses activités extérieures. Elle correspond au symbole de la femme «  debout », bravant l’inconnu et l’adversité, proche de la population, même si les avis sont contrastés, utilisant l’outil médiatique à souhait, démontrant qu’elle connaît ses dossiers et mettant à mal les contestataires avec une verve teintée parfois de mots créoles imagés. Evoquant la rébellion, elle-même affirme avoir posé le premier barrage routier avec un autonomiste de l’époque ; un document télévisuel la montre sortant avec des vociférations un représentant de l’Etat, à une table de réunion, peut-être du temps de la présidence du Conseil Général. Des images récentes dévoilent son côté populaire, crachant dans ses mains et empoignant une pelle pour sortir la boue rentrée dans la mairie de Basse-Terre, lors d’une inondation, ou encore frappant le domino avec des hommes dans la rue du quartier de Petit-Paris. Lucette Michaux-Chevry est une légende vivante, porteuse d’une marque de fabrique guadeloupéenne, et on rit, et on applaudit à la fin de l’émission vanvané de Michel Marvel sur RCI quand celui-ci lui demande : kan ou ké rivé douvan bondié, ka ou ké diye ? An ké diye ban plas aye. Apa sa tout moun ka wakonté ? An ka pwen plas à tout moun . (Quand vous serez face à Dieu que lui direz-vous. Je lui dirai de me donner sa place. N’est ce pas ce qu’on raconte ; que je prends la place de tout le monde.) Et c‘est gagné on rit encore.

Vous avez compris que par delà les partis politiques des unes et des autres, l’intérêt consiste à dessiner les contours d’un engagement menant à une notoriété qui restera à jamais gravé dans les mémoires. La proximité d’avec les gens,-aux veillées elle connaît, récite les prières et chante avec allégresse les chants des morts-favorisant le volume des bulletins dans l’urne. On élit une personne et pas un parti aux élections municipales.

Marie-Luce Penchard

Sa fille. Née en 1959, n’est pas rentrée d’emblée en politique. Elle a travaillé au Conseil Général de l’Essonne de 1991 à 1994 comme sous directrice de l’environnement, de l’aménagement et des transports, puis de 1994 à 1999, comme directrice des interventions culturelles, au Conseil Général des Yvelines, de 1999 à 2007 elle devient directrice des espaces territoriaux d’action sociale et médicosociale, au recrutement et à la formation. En 2004, administrateur territorial elle se hisse au niveau de directrice adjointe des ressources humaines. En 2007, elle est chargée de mission à l’Elysée pour l’Outre-mer, secrétaire d’Etat à l’Outre-mer en 2009 et très vite ministre auprès du ministère de l’Intérieur, de l’Outre-mer, des collectivités territoriales et de l’immigration.

De 2010 à 2012, elle est la première femme d’Outre-mer à assurer cette fonction. Elle a en héritage la mairie de Basse-Terre en 2014, est vice présidente du Conseil Régional en 2015. La première femme d’Outre-mer ministre de l’Outre-mer se devait de rentrer dans ces pages : d’abord comme exemple de patience et de ténacité, d’échelons en échelons, se hissant au sommet, sans avoir à engager des luttes langagières permanentes avec des adversaires, clamant son amour pour son pays en disant à ceux qui l’ont entendu : «  Cet argent à distribuer, je voudrais tout donner à la Guadeloupe » en bonne mère ne pensant qu’aux siens.

George Pau-Langevin

Née en 1948, avocate et députée depuis 1975, son premier grand combat a été d’être de 1984 à 1987 Présidente du mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). Oh que c’était difficile de gagner un procès contre le GUD des étudiants de l’extrême droite et les autres ! Les plaintes s’accumulaient en vain.

Défenseur des droits des minorités silencieuses, elle a été de 1997 à 2001, directrice adjointe de l’agence nationale de promotion et d’insertion des travailleurs d’Outre-mer (ANT.) Très sensible à la détresse des Antillais Guyanais réunionnais (AGR), le terme diversité n’étant pas encore appliquée à cette population, elle était prête à soulever des montagnes afin de leur venir en aide. Ne leur reconnaissant pas d’obligation à la souffrance, à la mendicité, à la violence. C’est ainsi que les psychothérapeutes regroupés au sein de l’association le Centre d’Etudes et d’Entraide des AGR, le CEDAGR, ont été sollicités pour prendre en charge le désarroi. Du jamais vu à paris. De 2001 à 2007, sa carrière politique est jalonnée d’actes corrigeant l’indignité. Elle est conseillère du maire de Paris Bertrand Delanoë, en 2002 l’Ordre National de la légion d’honneur lui est attribué.

Dans le deuxième arrondissement de Paris elle fait changer la rue Richepanse en rue du chevalier de Saint-Georges. Elue députée de la 21ème circonscription de Paris en 2007, elle est vice présidente du groupe socialiste à l’assemblée nationale, chargée des questions d’immigration et de co-développement de 2007 à 2009. Elle s’oppose au projet de la loi de septembre2007 relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile. Elle combat la mesure relative au test ADN dans le cadre du regroupement familial et saisit le conseil constitutionnel au sujet des statistiques ethniques.

Auteure d’une proposition de loi visant à lutter contre les discriminations liées à l’origine et membre des missions d’informations sur les centres de rétention et sur les questions mémorielles, elle n’a cesse de se battre contre l’avancée du racisme et de l’antisémitisme

2009 ouvre sur son implication dans trois sujets :

  • L’accès aux droits
  • La justice des mineurs
  • La participation des citoyens au fonctionnement de la justice.

Elle publie deux livres :

1) Guide pratique du droit des étrangers : le droit, les démarches, 2004

2) Représenter le peuple français, 2011.

2011, signataire d’une lettre ouverte de parlementaires demandant à Nicolas Sarkozy de s’opposer au nom de la France à la reconnaissance unilatérale de l’Etat de Palestine le 23 septembre aux Nations Unis, elle continue à se démener pour les causes qu’elle estime juste.

2014, elle est nommée ministre déléguée à la réussite éducative

2014, Ministre des Outre mers, elle présente plusieurs plans pour l’Outre mer (jeunesse, logement, santé et sécurité.)

Elle avait déjà élaboré le projet de loi pour l’égalité réelle Outre mer qui prévoyait un plan de développement réduisant les écarts sociaux, la création de la future cité de l’outre mer.

2016 sa démission pour « des raisons personnelles et retrouver le contact avec le terrain », au mois de juillet surprend alors que prévue au mois de novembre par un probable remaniement. Redevenue députée, elle obtient l’investiture du PS pour la 15ème circonscription de Paris en vue des élections législatives de 2017.

Porte parole de Vincent Peillon pour la primaire citoyenne de 2017, elle est chargée du projet justice et institution, et membre du comité politique de la campagne. Après les propos de Nadine Morano en 2015 :« France pays de race blanche » elle avait dit : « Pour moi députée noire de la République, la France décrite par madame Morano n’est pas la mienne » déclenchant une ovation debout de la gauche à l’assemblée.

Quatre femmes aux partis différents- communiste, socialiste, de droite- confrontées à l’hostilité de leurs pairs, impassibles face aux jactances et quelque fois au mépris, dans un univers d’homme occupant tout l’espace au pouvoir, quatre femmes traçant leur route, attachées à leur origine dont elles se servent comme tremplin pour venir en aide aux autres alors qu’on le leur renvoie comme un handicap, méritent notre fierté. Elles doivent être érigées en modèle. Mesdames honneur et respect.

Dans la ronde du rayonnement, c’est à son tour d’y entrer

Firmine Richard

Catégorie comédienne, née en 1947. Repérée dans un restaurant par Coline Serreau réalisatrice qui cherche une femme noire pour interpréter le rôle de Juliette dans «  Romuald et Juliette » (1988) aux côtés de Daniel Auteuil, elle commence son métier d’actrice à 40 ans. Sa filmographie est impressionnante : 27 longs métrages, 9 courts métrages, 23 films à la télévision, 9 pièces de théâtre dont mon coup de cœur va à « C’est la faute à la vie »  de Maryse Condé.

Elle joue dans des films dépassant le million d’entrée en France : Huit femmes, Elisa, Ensemble c’est tout, La première étoile, Trois zéros. Elle fait partie de la distribution de la comédie musicale «  Gospel sur la colline » jouée aux Folies Bergères, tourne dans la série Famille d’accueil et dans deux téléfilms allemands et français.

Le palmarès artistique ne lui suffisant pas, elle se porte vers la politique en 2008 et est élue conseillère de Paris. Candidate aux élections municipales liste PS en 2014, elle continue à y trouver de l’intérêt.

Chevalier de l’Ordre National du mérite en 2006, chevalier de la Légion d’honneur en 2009, Firmine Richard suscite une question : comment réussir aussi totalement sans avoir appris dans ce métier ? J’ose y répondre : en restant soi même sans vouloir imiter les modèles imposés, sans perdre son âme et son accent, mais aussi avec un talent qui ne demandait qu’à s’exprimer. Elle était récemment en Guadeloupe, faisant partie de la distribution d’un film tourné dans les quartiers pas bourgeois, ayant comme trame le BUMIDOM, dont la réalisatrice est France Zobda.

Maryse Condé

La moins expressive au niveau de la parole, écrivaine née en 1937. Après des études à la Sorbonne à Paris, elle enseigne en Guinée, au Ghana, au Sénégal. Elle a été journaliste à la BBC en France hexagonale, puis arrive la période américaine comme professeur à l’Université de Berkeley, de los Angeles, de Columbia où elle fonde le centre des études françaises et francophone. Des honneurs et des distinctions multiples n’atténuent pas son sentiment d’être mal aimée ou peu reconnue en Guadeloupe.

  • 1987-Grand prix littéraire de la femme : « Tituba sorcière noire de Salem »
  • 1988-Prix de l’académie française‘ : « La vie scélérate »
  • 1988-Prix Liberatur allemand : «  Segou »
  • 1993-Prix Buterbaugh pour l’ensemble de son œuvre
  • 1994-50ème grand prix littéraire des jeunes lecteurs de l’île de France : « Tituba »
  • 1997-Prix carbet de la Caraïbe : « Desirata »
  • 1998-Membre honoraire de l’Académie des lettres (Québec)
  • 1999-Prix Marguerite Yourcenar : « Le cœur à rire ou à pleurer »
  • 2003-Grand prix Metropolis bleu
  • 2005-Hurston/Wright Legacy award : « Célanire cou coupé »
  • 2006- Certificat d’honneur Maurice Cagnon (Conseil international d’études francophones
  • 2007-Prix Tropiques : « Victoire les saveurs et les mots »
  • 2008-Trophée des Arts Caribéens : « Belles ténébreuses »
  • 2010-Grand prix du roman Métis : « En attendant la montée des eaux »
  • 2011-Un collège de la Désirade porte son nom.
  • 2018-Prix Nobel alternatif

 4 Décorations

  • 2001-Commandeur de l’ordre des arts et des lettres
  • 2007-Commandeur de l’Ordre national du mérite
  • 2011-Grand officier de l’ordre national du mérite
  • 2014-Officier de l’ordre de la légion d’honneur

Ses 31 romans de 1976 à 2015 sont traduits en plusieurs langues et Segou en 12 langues. Elle écrit aussi des pièces de théâtre.

En 2011, France 5 lui consacre un portrait dans la collection empreintes : « Maryse Condé, une voix singulière », film de Jérôme Sesquin écrit par Françoise Vergès.

2012-Le documentaire de Dimitri Zandronis : « Moi maryse condé, écrivain noire et rebelle », nous permet de saisir une partie insoupçonnée de cette grande dame de lettres. Rebelle oui quand on apprend qu’elle est renvoyée du lycée Fénelon à Paris pour insubordination et impertinence, ce qui ne l’empêche pas de s’inscrire à la fac plus tard. Indignée, certes, dans cet aveu : « C’est avec Césaire que j’ai découvert qu’on m’avait menti. Qu’on avait oublié dans mon éducation quelque chose d’énorme ». Cette chose énorme c’était l’Afrique où ses pas la conduisent vers une déception progressive ; écart entre rêve et réalité. Et enfin engagée puisque en 2004, elle préside le comité pour la mémoire de l’esclavage.

Les romans de Maryse Condé sont sans frontières hormis 3 romans autobiographiques où elle s’épanche, désireuse de nous faire partager un univers intime, caché dans sa mémoire et certainement trop douloureux à force d’être contenu. Ces mots marqués, à qui sont-ils destinés ? Aux héritiers ignorants des trames de vie des ancêtres, à cette terre dont son âme est pétrie, aux enfants de Cham, ou à elle-même comme délestage d’un lourd fardeau ? Romancière hors pair, façonnant des personnages de nulle part et de partout, chaque nation pouvant s’y projeter et s’identifier, elle raconte à propos de la construction de la « Traversée de la mangrove » : Un blanc passait par là, je l’ai mis dans le livre. Captation du réel et plongée dans l’imaginaire, l’écriture s’avère comme un pays conquis. Elle vit aujourd’hui en France hexagonale c’est peut-être la faute à la vie !

Des femmes guadeloupéennes d’exception nous avons beaucoup. Les plus adulées sont bien sûr les athlètes. Pourquoi ? Parce qu’elles sont les déesses des stades du monde entier. Elles font rêver les filles, soupirer les paralysés, activer le sang des malades privés d’émotion. En même temps, elles allient l’effort, l’endurance, le courage, la volonté de vaincre à des physiques de stars et de reine de beauté.

Marie-José Pérec

Née en 1968, dont la grand-mère après chaque course se préoccupait à distance de ses petits pieds. Grand-mère exigeante envers la parole donnée, la forçant à sortir du lit pour se rendre à son entraînement avec sa professeure d’éducation physique qui soupçonnait ses capacités sportives. C’était à Basse-Terre lors de ses début. Son exigence transmise a fait de Marie José Perec la plus brillante des athlètes françaises.

Double championne du monde du 400mètre à Tokyo(1991), à Goteborg(1995).

Triple championne olympique : 1992, Barcelone (400mètres), 1996, Atlanta (400 et 200 mètres).

Elle est la 2ème à avoir réalisé le doublé aux jeux olympiques sur 200 et 400mètres. 1ère athlète. à avoir remporté lors des deux jeux olympiques consécutifs le titre sur 400mètres. Elle détient le record de France du 200 et du 400 mètres, du 400 mètres haies et du relais 4 fois 400 mètres.

En 2013-Elue au Temple de la renommée de l’IAAF (panthéon de l’athlétisme) elle est consacrée déesse symboliquement. Des récompenses la glorifient :

  • 1992 et 1996-Le journal l’Equipe lui décerne le prix champion des champions français.
  • 1996-Grand prix de l’Académie des sports
  • 1996-Chevalier de la Légion d’Honneur
  • 1997-Récompense du ESPN Award dans la catégorie athlète féminine
  • 2012-Présidente de la ligue d’athlétisme de Guadeloupe
  • 2013-Officier de la Légion d’Honneur

Combien d’entre nous a retenu son souffle en août 1992 jusqu’à la ligne d’arrivée sous le climat clément de Barcelone,-il n’avait pas plu la veille-les prières étant entendues, souffle libéré et fierté envahissante face à une consécration aussi totale : sa première médaille olympique.

Deux livre recueils de mémoire

En Australie où elle n’a pas affronté les autres concurrentes, animée par une panique alimentée par une sensation d’hostilité de tout un peuple soutenant Cathy Freeman, elle aurait du sonder son inconscient qui a guidé sa fuite laissant à l’enfant du peuple colonisé aussi, la reconquête possible d’un territoire par cette victoire qui n’a pas égalé son record. Une simple association d’idée et l’identification avec un autre soi même aurait pu éviter toutes les interprétations si éloignées de son comportement. Démonstration est faite que l’origine, l’appartenance est prégnante souvent à son insu.

Laura Flessel

Née en 1971, la plus décorée des escrimeuses françaises (épée) est :

  • Quintuple médaille olympique
  • Six fois championne du monde
  • Une fois championne d’Europe

Distinctions

  • 1996-Chevalier de l’Ordre de la Légion d’Honneur
  • 1996-Prix emmanuel Rodocacchi par équipe (Académie des sports)
  • 1998-Prix Guy Wildenstew couronnant sa carrière qui constitue un exemple
  • 2000-Officier de l’Ordre National du mérite
  • 2004-Commandeur de l’’Ordre national du mérite

5 salles portent son nom : Le palais des sports à Petit Bourg, (Guadeloupe) le complexe sportif à Bussy Saint Georges (Val de marne), le complexe sportif à Asnières sur seine, le complexe sportif à Chanteloup vignes (Les Yvelines), La salle d’armes d’Arras.

Sa générosité et son grand cœur sont visibles par les actions qu’elle mène de par le monde.

  • Ambassadrice de la campagne « Stand up for African Mother »
  • Marraine de Handicap International
  • Ambassadrice de l’ONG « Plan France »
  • Marraine d’une fillette en Haïti

Elle caresse un projet à long terme : faire parvenir l’escrime dans les cités et les endroits défavorisés.

  • Fonde l’association « Ti Colibri » qui promeut l’escrime en donnant des moyens et des équipements aux clubs sans ressources.
  • Participe en 2008 au programme « Envole toi » avec la Fondation Jean-Luc Lagardère qui préparait les jeunes aux jeux olympiques de 2012
  • Marraine de l’association de la Fondation étudiante pour la ville, sorte d’éducation populaire qui lutte contre les inégalités grâce à l’engagement d’étudiants bénévoles.
  • Encourage la pratique de l’escrime, revivifiant les femmes opérées du cancer du sein afin d’évacuer le stress et de se reconstruire. Il n’y a pas longtemps de passage en Guadeloupe, elle parlait de cette action au CREPS.

Surnommée la guêpe parce que sa botte imparable comme on dirait du temps de d’Artagnan est de toucher au pied l’adversaire pour une victoire finale. Je ne ferai aucune interprétation de ce geste ni ici ni maintenant.

Depuis 2017, ministre de la jeunesse et des sports dans le gouvernement d’Emmanuel Macron, elle porte tous les espoirs de la jeunesse guadeloupéenne. Elle démissionne de ce gouvernement en septembre 2018 après 16 mois d’exercice pour «  raisons personnelles ».

La femme guadeloupéenne qui a maintenu la paix sociale ici, mine de rien, veillant à ce que la grogne n’envahisse la rue est :

Marcelle Pierrot

Née en 1949 à Trois Rivières, diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques, est a occupé le poste de Préfete de la Guadeloupe de 2013 à 2014.

Elle commence sa carrière en 1975 au ministère de l’Intérieur. Secrétaire en chef de la sous préfecture de l’Hay les Roses, elle dirige les cabinets du Gers, de la région du Limousin et de l’essonne.

  • 1993-1995-Sous préféte de Luneville (Meurthe et Moselle)
  • Sous directrice du recrutement et de la formation au ministère de l’intérieur
  • Sous préféte d’Arles puis de la Somme
  • Préfète déléguée pour l’égalité des chances auprès du préfet de la région Provence Alpes Côte d’Azur
  • Préfère du Lot
  • Préfète du Tarn
  • Préfète des Vosges
  • 2013-Préfète de la région Guadeloupe et représentante de l’Etat dans les collectivités de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin

Elle est la première femme guadeloupéenne nommée préfète de la Guadeloupe. Les fonctionnaires de son rang ne sont jamais nommés dans leur région d’origine. Elle figure à l’édition 2012-2013 du « Gotha noir de France » ; qui a pour but de mettre en lumière des modèles de talent, d’excellence et de méritocratie.

Distinctions

  • 2011-Officier de l’ordre national du Mérite
  • 2016-Commandeur de la Légion d’honneur
  • 2018- Présidente d’Honneur des amis de Félix Eboué

Son sourire, son écoute, sa grande capacité de travail ont contribué à cette admiration sans bornes que lui voue la population de Guadeloupe. Proche de chacun et tellement attentive au bien-être de tous, elle représente un exemple de réussite que l’on cite volontiers.

Le droit au coup de cœur m’autorise à évoquer Merri Elysée décédée en 1971, la pionnière de l’action sociale en Guadeloupe qui a consacré sa vie aux enfants déshérités et abandonnés. Le premier orphelinat, « La goutte de lait », la première crèche ont vu le jour grâce à ses actions. Son rappel à la mémoire collective se fait lentement et timidement.

Mon second coup de cœur revient à Rosa Park, américaine qui a déclenché par ce geste de ne pas céder sa place à un blanc dans le bus, l’avènement d’une revendication des droits des noirs portée par Martin Luther King. Aujourd’hui encore la vigilance est de mise.

Mon troisième coup de cœur est réservé à Christiane Taubira, pour terminer sur une note revigorante, pétillante guyanaise dans laquelle chaque femme antillaise se reconnaît. Elle incarne la porteuse de la loi sur la reconnaissance de l’esclavage comme crime contre l’humanité. Première femme noire nommée garde des sceaux qui dénonce alors qu’elle est en fonction la responsabilité de la France dans la pauvreté d’Haïti tenu de payer ses dettes coloniales. Audace à lire dans le livre « L’esclavage racontée à ma fille »

Fidèle à ses idées, respectueuse d’autrui de tous les autrui, elle s’insurge contre l’injuste. Elle se retire du ministère refusant la contradiction après avoir essuyé le « nique ta mère » d’un élu politique à la présentation de la loi mémorielle (on demande aux enfants d’être respectueux), après les éclaboussures des crachats des gens d’inculture s’exprimant par la bouche d’une petite fille dont on n’a pas appris que la banane était bonne pour elle, répondant aux sottes rumeurs des médisants par un livre écrit en un week-end,- c’est deux jours un week-end,- elle est applaudit par certains journalistes admiratifs.

Classé dans le top 5 de la violence, ce pays, notre pays recèle une photographie contrebalançant cette représentation dégradante et répétitive, à travers ces portraits de femmes (la tête et les jambes) ni mises en valeur, ni suffisamment consacrée. La règle consiste à honorer les morts comme si les vivants génèrent de la crainte ou une miniaturisation de ceux dont l’ego démesuré n’est pas à la hauteur de leurs manquements ou un danger du dévoilement de leur paresse.

Ces femmes guadeloupéennes à la brillante réussite ont dû surmonter des obstacles dont elles ne se plaignent pas, car pour atteindre les sommets de sa discipline, être femme et noire cela veut dire faire plus que les autres. La réponse à tous les racistes de la terre consiste à penser que quand leurs ancêtres dansaient au château de Versailles, les nôtres avaient le dos ployé sous la canne. Aujourd’hui nous les avons rejoints et parfois dépassés.

D’autres femmes de la Guadeloupe commencent leur brillante carrière et nous entendrons parler d’elles, de leurs actions, de leurs performances. C’est au sein des familles qu’elles puisent leur force et leur estime de soi. Il est nécessaire d’en prendre conscience.

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